IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LA BIOMASSE DANS LA RESERVE PARTIELLE DE FAUNE DE DOSSO AU SUD-OUEST DU NIGER

Abstract

Ce travail traite des changements climatiques et ses implications sur l’évolution de la biomasse dans la Réserves du Partielle de Faune de Dosso. Cette réserve de 306500 ha a été créée pour servir de zone Tampon du Parc du W à la suite de sécheresse de 1973.Le but de déclassement est d’octroyer des terres agropastorales fertiles « aux refugies écologiques ». L’objectif de cette étude d’analyser l’impact des changements climatiques sur la biomasse de cette réserve.

La réalisation de cette étude a nécessité des images Spot-Végétation des années 1999, 2010 et 2019, ainsi que des données climatologiques (précipitations, humidité et températures) de 1981 à 2019 de la station de Dosso. Il a été aussi utilisé des données démographiques de la population (1977-2023) et cheptel (1970-2019). La biomasse est repartie en trois classes : Biomasse de Densité Elevée (BDE) ; Biomasse de Densité moyenne (BDM) et la Biomasse de Faible Densité (BFD). La méthode utilisée pour analyser les données est dite diachronique. En ce qui concerne l’occupation du sol, il été mis en évidence la matrice de conversion. Les outils mis en œuvre pour les opérations cartographiques concernent Arc Gis et Excel pour les analyses statistiques et l’élaboration des graphiques.

De ce processus, les résultats de l’étude révèlent que les précipitations et l’humidité sont en baisse, contrairement aux températures qui demeurent en hausse. Aussi, la formation végétale dense et moyennement dense sont est en train de régresser au profit des zones des cultures. De ce fait, on constate que la proportion de la BDE qui est restée stable (inchangée) varie de 50,34% entre 1999 et 2010 à 30,5% entre 2010 et 2019. Le taux de stabilité de la BDM est passé de 37,06% entre 1999 et 2010 à 26,18% entre 2010 et 2019. En effet, la baisse du taux de stabilité explique la transformation de l’unité en une autre. Le taux de transformation de la BDE en BDM varie de 1,47% entre 1999 et 2010 à 20,19% entre 2010 et 2019, soit un changement d’environ 18% de la proportion du BDE en BDM. Le taux de reconversion de la BDM en BDE est plus faible entre 1999 et 2010 qu’entre 2010 et 2019.Il varie respectivement de 8,46 à 3,38%. Ce qui montre un recul de la BDE.

Le taux de transformation de la BDE en BFD varie de 2,16% entre 1999 en 2010 à 15,71% entre 2010 et 2019. Ceci montre une perte d’environ 13% de la BDE au profit de la BDF. Le taux de reconversion de la BFD en BDM et en BDE est trop faible. Il varie respectivement de 0,3% et 0,00 entre 1999 et 2010 à 0,13 et 0,02 % entre 2010 et 2019.Ce qui implique que la BFD s’est transformée assez peu en d’autres unités d’où sa recrudescence entre 1999 et 2019. Pour une gestion rationnelle de cette réserve menacée, en plus des actions d’adaptation climatiques, il est indispensable de limiter l’exploitation des produits ligneux et non ligneux.